#Thread La création par Macron, pour des raisons purement électoralistes, d’un nouvel ennemi intérieur sous la figure du « non-vacciné » est l’ultime étape d’une manipulation où nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, tombés.

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On est impressionné par le nombre de gens qui, plutôt que de se battre non contre ce qui a produit le virus – le productivisme et ses zoonoses [et les gain de fonction], et ce qui a empêché de le contenir : l’absence de stratégie de prévention et la destruction de l’hôpital.

La propagande gouvernementale fait porter désormais toute la responsabilité de la prolongation de la « crise sanitaire » sur les non-vaccinés, ces pelés ces galeux d’où viendrait tout le mal.

Les polarisations des milieux politiques déjà exsangues se sont remobilisées dans une version encore plus caricaturale et autiste d’elle-même. La gauche réclame l’obligation vaccinale des réfractaires, des humanistes taxer les manifestants anti-passe de sous-humains…

Comme à chaque fois qu’elle se sent dépassée par les évènements « la gauche » s’est concentrée sur la distribution de bons et de mauvais points. Des cases, vite, que l’on mette la populace anti-pass dedans et que l’on puisse retrouver notre petit confort moral.

Sous forme de tribunes et de déclarations à triples négations, on entend dire que non, on ne va pas s’abstenir de réanimer les non-vaccinés, mais qu’enfin, la question devrait être posée.

On en est donc à évoquer l’abolition du principe même pour lequel, dans le monde tel qu’il est, on aura toujours envie de défendre l’hôpital : le soin pour tous, que les malades se soient ou non conformés, avant la maladie, aux consignes des autorités médicales.

Cette menace brandie d’apartheid hospitalier, si elle a peu de chance, dans l’immédiat, de se réaliser, bien que l'idée fasse son chemin, aura au moins pour fonction, aux yeux de la grande majorité des citoyens, de stigmatiser une minorité.

L’ennemi nous pousse vers le gouffre où nous attendent les décombres d’une civilisation déjà morte et qui ne le sait pas. La tentation est grande, pour ne pas y sombrer, d’y pousser les autres, de nous battre, de nous entredévorer.

La minorité de non-vaccinés va se sentir renforcée à ses propres yeux dans le rôle de l’unique rebelle radical au système. Le piège est grossier, il est énorme, il risque de marcher.

C’est le pouvoir en place qui engendre le complotisme. On ne saurait donc trop se méfier des accusations de complotisme venant de journalistes enclins à reprendre les bobards du pouvoir. poke @JulienPain. Des complots, il y en a eus, il y en a encore, il y en a plus que jamais.

Il est patent, par exemple, que sur le marché électoral, le lancement du produit Macron naguère, comme celui tout récent de Zemmour ont été le résultat des calculs et des manigances de divers pouvoirs économiques, plus nombreux et variés pour le premier que pour le second.

Dans la sphère qui commande à toutes les autres, l’Economie (nom de code du capitalisme), on peut citer, entre mille autres exemples, Total qui, ayant identifié voilà 40 ans le danger du réchauffement climatique, a déployé toutes ses considérables énergies à le nier,

Coca-Cola qui a dépensé depuis 2010, 8 millions en France pour faire oublier les risques liés à ses boissons, ou les lobbies du glyphosate qui ont obtenu que le rapport sur lequel l’Europe s’appuie pour le réautoriser exclue toute la littérature scientifique sur le sujet.

On peut dire que ces puissances de l’industrie agro-alimentaire manigancent toutes dans l’ombre, à leur propre bénéfice et aux dépens du bien public : soit la définition même du complot

Il y a donc d’excellentes motifs pour qu’aujourd’hui soit si largement répandue la conviction qu’il existe des complots visant à capter l’autorité de la science médicale, pour la mettre au service d’intérêts mercantiles, étrangers au bien-être et à la liberté du plus grand nombre

A plus forte raison si on mesure ce qui été accompli, à l’échelle planétaire, au nom de l’autorité scientifique. Le plus inquiétant, c’est de découvrir la « capacité de soumission massive » que le renfort de la légitimité scientifique permettait aux gouvernants de réveiller.

Et on n’en finira pas de s’étonner de la promptitude et de la facilité avec laquelle, en quelques semaines, au printemps 2020, la moitié de la population du monde s’auto-enferma.

On peut aussi se demander à propos des vaccins à ARN messager : « Quel saut dans la ‘chosification’ de l’humain – l’humain traité comme une machine vivante à améliorer – avons-nous franchi avec ces technologies vaccinales ? »

Derrière, il y a une industrie pharmaceutique, colossale qui s’accapare et privatise la recherche et étend toujours plus son emprise sur les soins cliniques. Ce qu’elle dépense annuellement en lobbying doit bien équivaloir au PIB d’une poignée de pays entiers.

Mais la vérité c'est que face à la pandémie, à la profondeur de ce qu’elle a remis en cause et au risque qu’elle a fait peser sur l’économie, les gouvernants ont paniqué. Ce que ce virus venait remettre en cause c’était la totalité de notre mode de vie & de production capitaliste

Et c’est cela que leurs litanies de mensonges devaient recouvrir, alors que tout leur pouvoir repose sur leur prétention à gérer et anticiper, ils ont dû bricoler, dans un premier temps du moins. Non pas pour sauver des vies mais pour préserver leur monde de l’économie.

Ce que l’épidémie est venue mettre à nu, ce n’est pas l’existence d’un complot de quelques uns mais la conspiration du capitalisme. Le souffle commun et religieux d’un ordre du monde qui ne tolère aucune autre logique que la sienne, aucune existence qui s’écarte de sa foi.

Il y a eu des stratégies différentes, le keynésianisme de Macron, le libertarianisme de Bolsonaro, le contrôle totalitaire chinois. Mais partout il s’est agi de répondre à un impératif: comment gérer le cheptel humain, s’assurer qu’il reste docile et sauvegarder sa productivité ?

La tentative névrotique de débusquer les intentions malignes de sujets malveillants n’est qu’une consécration de notre impuissance à faire surgir une autre réalité que celle qui nous enserre et dans laquelle nous étouffons. La marée monte et l’on s’acharne à dénoncer une vague.

L’anticomplotiste commet la même erreur que le complotiste. Il traque le faux pas du complotiste, son erreur, son mensonge. Il cherche à démontrer ce qui cloche psychologiquement dans ses raisonnements. À l’un comme à l’autre, « on ne la fait pas ».

Pour l’un comme pour l’autre, le sentiment d’impuissance face à la désagrégation de monde se console à bon marché : « je sais quelque chose que tu ne sais pas ». Le complotiste dénonce le mauvais dominant, l’anticomplotiste, le mauvais dominé.

Si pour gouverner il faut savoir mentir, dissimuler et mener au bout certaines manœuvres secrètes, il faut tout autant exiger l’exact inverse des gouvernés : de la transparence, des visages découverts, des intérêts déclarés, des comportements calculés et calculables.

Macron décide les mesures sanitaires dans le huis-clos de son conseil de défense pendant que nous devons faire vérifier notre passe vaccinal et notre identité pour aller boire un café.

Si les élites politiques et intellectuelles détestent aussi viscéralement le complotiste, ce n’est pas parce qu’il ferait peser un risque sur la santé de ses concitoyens de par sa mauvaise information ou son égoïsme, mais parce qu’il ne croit plus dans la fiction démocratique.

C’est d’ailleurs pour cela que le complotiste nous touche, il ne veut plus croire ceux qui le gouvernent, il n’y parvient même plus, quitte à croire n’importe quoi d’autre.

Ses pensées deviennent mystérieuses, ses réseaux opaques, il n’est plus l’homo economicus gérant ses affects, ses idées et ses acte à seule fin de maximiser sa valeur et donc ses profits sur le grand marché de la vie sociale.

Dès lors, il n’y a plus que deux possibilités envers ceux qui déraisonnent : les remettre dans le droit chemin par la force et la contrainte ou les utiliser comme figure repoussoir pour mieux gouverner les autres. Fidèle à lui même, Macron a choisi le « en-même temps ».

Si le monde de l’économie tient et domine encore c’est parce que son organisation et son appareillage complexes se doublent d’une foi quasi-métaphysique en sa positivité. Ce ne sont pas juste les infrastructures qui ont vacillé c’est aussi la croyance qui s’est effrité.

D’un point de vue de ceux qui ne voient pas d’autre salut que la fin du monde de l’économie et de sa religion mortifère, la solidarité qui s’est nouée entre gouvernement et complotisme n’est pas sans rappeler le rôle historique de la gauche : la diversion et le fusible.

Plutôt que de partir de la vérité fracassante que révélait ce microscopique virus, nous nous sommes cantonné au commentaire sur la gestion. Si l’État a tenu, c’est parce que nous n’avons pas trouvé les ressources pour ne plus croire en lui.

Originally tweeted by Dr. Gonzo (@DocteurGonzo4) on 11 January 2022.

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