[Naudin Christophe] thread sur l’affaire #HassanIquioussen

Avant de partir en vacances (et off de Twitter), ce long thread sur l’affaire #HassanIquioussen . Je résume : je connais bien et n’apprécie pas le personnage, mais son expulsion m’inquiète beaucoup. Voici pourquoi : 1.

M'intéressant à l’islam politique depuis le début des années 2000, oui je connais bien et suis depuis lgtps Iquioussen. On a même parlé de lui dans notre Charles Martel…2.

Je pense que les personnes honnêtes intellectuellement savent que ce qui lui est reproché est en grande partie vrai, et loin d’être anecdotique. Sinon, cherchez par vous-même. 3.

"Camarades" de gauche qui le défendent auj en disant qu’ils ne sont pas d’accord avec ses positions, mais ne se sont jamais attaqués à lui car « il ne faut pas nourrir l’islamophobie », vous voyez encore à quel point faire l’autruche est efficace. Mais bon…4.

Pkoi être contre ce qui lui arrive ? Son expulsion se fait ds le cadre de la loi sur le séparatisme (Darmanin l’a dit lui-même), et confirme sa dangerosité : on pourrait, sur décision administrative (en fait politique) se débarrasser d’un opposant. Sans passer par la justice ! 5.

Car Iquioussen n’a jamais été condamné, comme auparavant le CCIF ou Baraka City. On a dc une décision prise à partir de citations interprétées de façon bien floue (et par qui ?), et surtout sur une définition tout aussi floue des « valeurs de la République ». 6.

Là est la perversité de cette loi, et plus encore de son instrumentalisation par le gouvernement. On lit beaucoup qu’elle a été faite uniquement pour s’attaquer aux musulmans. Je pense que c’est encore pire. 7.

Je suis persuadé qu’à terme, elle pourrait permettre de s’attaquer à toutes personnes dont les autorités estiment qu’elles mettent en danger « les valeurs de la République ». Et pas besoin de la justice pour ça ! Il suffit qu’un ministre décide, et donne les ordres. 8.

Qd on entend ce que disent les macronistes sur, par exemple, LFI ou « l’extrême gauche », qui ne seraient pas vraiment « républicains », vous ne voyez pas le danger venir ? C’est une arme, même indirecte, de destruction contre les opposants, pas slt contre les musulmans. 9.

Le fait que Darmanin ait dissous Génération identitaire n’est qu’un prétexte pour faire croire que les musulmans ne sont pas les cibles principales, ou que l’extrême-droite est aussi ennemie de la République…10.

Depuis, l’un des cofondateurs de GI a pu se présenter comme député pour un candidat d’extrême-droite à la Présidentielle, multicondamné pour incitation à la haine raciale, s’asseyant ostensiblement sur les « valeurs de la République ». 11.

Pire encore, le RN est devenu un véritable partenaire de la majorité et a accédé à des postes importants au sein des institutions. Mais il est vrai que les macronistes estiment que le RN est plus « républicain » que LFI…12.

Pas la peine d’imaginer cette loi utilisée par le RN, on voit déjà ce qui se passe. Et avec quelles méthodes ! Un organisme gouvernemental est allé jusqu’à faire un thread pour justifier cette expulsion, ciblant des soutiens du prédicateur, provoquant harcèlement et menaces ! 13.

Alors oui, comme j’avais manifesté contre l’islamophobie en novembre 2019 malgré mon opposition à nombre de ses organisateurs, je m’oppose à l’expulsion de Iquioussen. 14.

Et je m’inquiète bcp pour la suite, en voyant la facilité avec laquelle des gens admettent qu’on peut ainsi instrumentaliser les lois et les institutions à des fins purement politiques…15. (fin et bonnes vacances quand même).

Originally tweeted by Naudin Christophe (@NaudinChristoph) on 1 August 2022.

[Paul Fairie] A Brief History of Nobody Wants to Work Anymore

A Brief History of Nobody Wants to Work Anymore

🧵

2022

According to a new survey released by TinyPulse, 1 in 5 executive leaders agree with this statement: “No one wants to work”.

2014

2006

1999

1981

1979

1969

1952

1940

1937

1922

1916

1905

1894

Hi to everyone following this account from this thread 👋

Mostly expect silly jokes, jokes about politics because something is stressing me out because that is my coping mechanism, old newspaper clippings, and then we finish off the year with a Headline of the Year contest.

Citations for the images:

Originally tweeted by Paul Fairie (@paulisci) on 19 July 2022.

[François Malaussena] les élections législatives

Ce dimanche et dimanche suivant, c’est les élections législatives. Mais c’est quoi ? Petit fil, avec des explications plus claires et moins naïves que ce qu’on entend en cours d’éducation civique ou à la télé. ⤵️

Les élections législatives, c’est le moment où on élit 577 députés. C’est des parlementaires (comme les sénateurs), ils siègent à l’Assemblée nationale, au Palais Bourbon. Ils ne sont ni ministres ni au gouvernement.

Normalement, là, doctement, on explique ensuite à quoi sert un député, en disant qu’un député, "ça fait la loi". La vérité, c’est que quiconque vous dit ça est au mieux ignorant, au pire malhonnête.

Plus des 3/4 des lois ont été rédigées par l’exécutif (c’est-à-dire le président de la République, le premier ministre et le gouvernement, et leurs services évidemment).

(Et c’est sans compter les lois proposées par des députés pour des questions d’emploi du temps de l'Assemblée nationale, mais qui en vrai ont été écrites dans un ministère et transmise à un député au service du gouvernement.)

Et niveau amendements, certes il y a plus d’amendements des députés que du gouvernement, mais si on enlève tout ce qui n’est que des corrections rédactionnelles, on doit être sur du 50/50.

Et surtout, si le gouvernement ne veut pas d’un amendement, il ne sera pas dans la loi : le gouvernement a trop d’outils pour l'empêcher. Petite liste (et j'en oublie peut-être) :

La triste vérité est qu’au Parlement, le gouvernement l’emporte toujours (et quand il perd, c’est soit parce qu’il l’a accepté, soit une défaite temporaire qui sera corrigée dans les 15 jours).

Si vous me faites pas confiance, faites confiance à Jean Foyer, ministre de la justice sous de Gaulle, député 20 ans, dont 12 à présider la commission des lois de l'AN : « Il y a en France 2 assemblées chargées de faire la loi : le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel. »

(Et s’il dit “Conseil d’Etat”, c’est parce que le Conseil d’Etat donne son avis sur les textes, et aussi et surtout par euphémisme : les équipes ministérielles sont remplis de membres du Conseil d’Etat).

« Mais du coup, François, à quoi ça sert d’aller voter si les députés servent à rien ? »
J’ai pas dit qu’ils servaient à rien.

J’ai juste dit que dans l’écrasante majorité des cas, c’est assez naïf de penser qu’ils font vraiment la loi : au mieux ils influent un peu sur ce qui a été écrit par l’armée de conseillers ministériels.

Là dedans, les députés d’opposition s’opposent, mais en général, sauf si la majorité est courtoise (et c’est pas le cas avec les députés macronistes), c'est en vain. C’est pas top, mais c’est comme ça. Si vous voulez savoir à quoi c’est dû, lisez ici

Mais les députés ont deux autres rôles. Le premier, c’est de choisir qui est premier ministre, et donc si le gouvernement est de droite ou de gauche.

Macron peut bien dire ce qu’il veut pour montrer les muscles, la réalité politique comme juridique, c’est que si la Nupes a la majorité absolue des députés, Mélenchon sera premier ministre.

Mitterrand et Chirac ont pas eu le choix, Macron ne l’aura pas non plus. Il fera certes probablement une dissolution de l’Assemblée au bout d’un ou deux ou trois ans, mais en attendant, Mélenchon sera premier ministre.

Et si LREM et ses alliés (qu’on y inclue ou non LR, peu importe) ont la majorité, alors le ou la Première ministre sera qui Macron veut, pour l’instant Elisabeth Borne. Et si personne n’a la majorité absolue, on rentre dans un flou politique intéressant.

Plus sérieusement, 90% de ce que vous avez pu lire où entendre, sur le cas où personne n’a la majorité absolue, est des conneries.

Non, on peut pas parier sur une simple alliance LREM/LR, non il suffit pas juste d’avoir la majorité relative, non on peut plus gouverner que par 49.3, non le pays ne sera pas ingouvernable pour autant, etcaetera etcaetera.

J’ai fait une note sur le sujet, je la transformerai peut être en thread la semaine prochaine, mais dites vous qu’elle fait 11 pages en arial taille 11, donc bon, inutile de vous dire que c’est très loin d’être résumable en 4 tweets ou 2mn sur un plateau télé…

Revenons à nos moutons : le deuxième rôle des députés, qui est moins mis en avant et est pourtant bien plus important que “voter la loi”, c’est celui de contrôler l’action du gouvernement et des administrations.

Ca passe avant tout par les travaux qu’ils mènent individuellement, assistés de leurs collabs et des administrateurs de l’Assemblée, pour écrire des rapports sur certains trucs très précis. Si vous voulez une idée d’à quel point, la liste est là :

https://www2.assemblee-nationale.fr/documents/liste/(type)/rapports-information

Enfin… ce rôle de contrôle, c’est quand les députés s’en saisissent. Et par nature, un député de la majorité n'est pas très incité à être pugnace. Ben oui, quand tout ce que tu attends est que le président te touche de sa grâce et te nomme ministre, ça n’aiguise pas les canines.

On pourrait ajouter un troisième boulot aux députés : enfiler le manteau médiatique pour porter des causes – vu que c’est très rarement dans l’hémicyle qu’ils vont réussir à faire changer la loi, ils peuvent au moins la transformer en tribune en dehors.

Du coup, évidemment, vous faites ce que vous voulez, mais voici mes deux trois conseils pour voter, c’est :

1) écartez quiconque semble vous promettre de résoudre un problème local genre la voirie ou la sécurité, il vous ment : les députés n’y peuvent rien, ils sont pas maires.

2) écartez quiconque vous dit qu’il sera docile avec le gouvernement : les couloirs sont pleins de gens prêts à voter les pleins pouvoirs à Napoléon, on en a pas besoin de plus.

3) et choisissez ceux qui portent déjà des trucs : quelqu’un qui a une cause spécifique, genre le gaspillage alimentaire ou l’enfance en danger >>> quelqu’un qui vous dit que sa préoccupation sera un truc hyper général, genre “la sécurité” ou “la république…”

Enfin, pour être complet, il faut aussi parler de comment les députés sont élus. Chaque député est élu dans une circonscription, et il y en a 577 (chacune comporte 82 600 électeurs en moyenne).

Une circonscription, c'est juste une zone géographique un peu arbitraire. Vous connaissez pas leur tracé, et c’est pas grave. Mettez votre adresse là et ça vous dit votre circonscription, votre député sortant, et les candidats :

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/06/07/legislatives-2022-decouvrez-la-liste-officielle-des-candidats-dans-votre-circonscription_6125806_4355777.html

Donc, il faut imaginer 577 mini-départements, sur lesquels on fait 577 fois une mini-élection présidentielle. Avec un twist par rapport à la présidentielle. Le mode d’élection est en général expliqué de manière incompréhensible, donc je vais faire le plus simple possible.

La version claire, c’est que c’est une élection à 2 tours, et passent au second tour les 2 avec le + de voix ET tout autre candidat qui fait plus de 12,5 % des électeurs (pas 12,5 % des votes hein, 12,5 % des électeurs, qu’ils votent ou pas).

Et ensuite, celui ou celle qui arrive premier au second tour gagne, évidemment.

Sans rentrer dans les détails ici, c’est un mauvais mode de scrutin qui oblige à faire des calculs stratégiques dignes de Jules César. Un exemple parmi mille :

On devrait cramer ce mode de scrutin au lance-flammes… mais dans l’ensemble, ça arrange les centristes, qui gagnent la majorité des sièges sans avoir la majorité des voix, et qui du coup ont pas intérêt à le changer. (La gauche, elle, veut le changer.)

(En droit constitutionnel, certains en sont venus à trouver ces aberrations comme étant normales et justifiables au nom de la stabilité, et à appeler ça pudiquement “le fait majoritaire”…

Alors rappel utile : si votre unique critère pour juger de la pertinence d'un système politique, c'est sa stabilité, devenez monarchiste.)

Donc oui, peut être que dans votre circo, vous pouvez avoir intérêt à voter contre votre intérêt… Oui c’est lunaire. Mais vous embêtez pas avec ça, sachez juste qu'il faut demander que ça change.

A défaut de faire de vous des génies du calcul électoral ici, je vais à minima ajouter un 4ème conseil à ma liste de plus haut, qui me plaît pas forcément, mais objectivement, vous dire le contraire, c’est mentir :

4) inutile de voter pour quelqu’un autre que les candidats Nupes (FI, PS, PC, EELV), LREM, LR ou FN : les autres (même si il ou elle a l’air sympa ou volontariste ou tout ce que vous voulez) vont perdre et votre voix sera simplement gâchée.

Voilà. Je sais, tout ça est pas forcément hyper réjouissant, mais c’est comme ça. Si vous voulez savoir comment changer tout ça, abonnez vous, j’en parle quotidiennement, et si vous voulez effectivement changer tout ça, votez Nupes, on bosse sur ce qui est faisable.

Et n'oubliez pas qu’il faut voter deux fois : au premier tour ce dimanche, au second tour dimanche prochain. Et qu’il est toujours temps de donner procuration. Et de vous abonner. Je vous ai dit de vous abonner ?

Originally tweeted by François Malaussena (@malopedia) on 10 June 2022.

🤮

Il y a 5 ans, je suis allé voter, dégouté, après 17h, pour celui que je pensais le moins dangereux des 2.
Dans 2 semaines, je pense que je ferai la même chose en allant voter pour celle que je juge la moins dangereuse des 2.
🤮

Et je voterai à gauche aux législatives.

macron aura une majorité à l'assemblée, regroupant de eelv/ps à lr. Et tous les médias mainstream en support. Et ils nous détruiront tout.
macron out, tout ce bloc de droite va exploser, se fragmenter en luttes de pouvoir pour être le chef.

la facho n'aura pas l'assemblée, ni l'ensemble des médias mainstream pour la soutenir, elle n'aura pas autant les mains libres. mais elle usera de tous les outils que lui ont laissé les prédécesseurs pour essayer d'usurper le pouvoir :

lois d'exceptions terro et covid devenues communes, autres pouvoirs affaiblis (justice, playmobils chambre d'enregistrement), milices d'extrême droite (police, crs…)

Si l'assemblée relève la tête et les médias mainstream ne la soutiennent pas, on peut arriver à quelque chose.

macron, ça finira dans la rue et le sang, le notre ou le leur.
la facho peut-être aussi, mais peut-être pas.

En 2002, chirac à fait presque 80% après la sidération ?
En 2022 c'est aux législatives qu'il faudra sidérer.

Merci à ceux qui ont permis cela 🤮🤮🤮

Originally tweeted by ancilevien74💛「イエローウエストコート 」 (@ancilevien74) on 11 April 2022.

[Dr. Gonzo] Manipulation

#Thread La création par Macron, pour des raisons purement électoralistes, d’un nouvel ennemi intérieur sous la figure du « non-vacciné » est l’ultime étape d’une manipulation où nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, tombés.

https://tendanceclaire.org/breve.php?id=40415

On est impressionné par le nombre de gens qui, plutôt que de se battre non contre ce qui a produit le virus – le productivisme et ses zoonoses [et les gain de fonction], et ce qui a empêché de le contenir : l’absence de stratégie de prévention et la destruction de l’hôpital.

La propagande gouvernementale fait porter désormais toute la responsabilité de la prolongation de la « crise sanitaire » sur les non-vaccinés, ces pelés ces galeux d’où viendrait tout le mal.

Les polarisations des milieux politiques déjà exsangues se sont remobilisées dans une version encore plus caricaturale et autiste d’elle-même. La gauche réclame l’obligation vaccinale des réfractaires, des humanistes taxer les manifestants anti-passe de sous-humains…

Comme à chaque fois qu’elle se sent dépassée par les évènements « la gauche » s’est concentrée sur la distribution de bons et de mauvais points. Des cases, vite, que l’on mette la populace anti-pass dedans et que l’on puisse retrouver notre petit confort moral.

Sous forme de tribunes et de déclarations à triples négations, on entend dire que non, on ne va pas s’abstenir de réanimer les non-vaccinés, mais qu’enfin, la question devrait être posée.

On en est donc à évoquer l’abolition du principe même pour lequel, dans le monde tel qu’il est, on aura toujours envie de défendre l’hôpital : le soin pour tous, que les malades se soient ou non conformés, avant la maladie, aux consignes des autorités médicales.

Cette menace brandie d’apartheid hospitalier, si elle a peu de chance, dans l’immédiat, de se réaliser, bien que l'idée fasse son chemin, aura au moins pour fonction, aux yeux de la grande majorité des citoyens, de stigmatiser une minorité.

L’ennemi nous pousse vers le gouffre où nous attendent les décombres d’une civilisation déjà morte et qui ne le sait pas. La tentation est grande, pour ne pas y sombrer, d’y pousser les autres, de nous battre, de nous entredévorer.

La minorité de non-vaccinés va se sentir renforcée à ses propres yeux dans le rôle de l’unique rebelle radical au système. Le piège est grossier, il est énorme, il risque de marcher.

C’est le pouvoir en place qui engendre le complotisme. On ne saurait donc trop se méfier des accusations de complotisme venant de journalistes enclins à reprendre les bobards du pouvoir. poke @JulienPain. Des complots, il y en a eus, il y en a encore, il y en a plus que jamais.

Il est patent, par exemple, que sur le marché électoral, le lancement du produit Macron naguère, comme celui tout récent de Zemmour ont été le résultat des calculs et des manigances de divers pouvoirs économiques, plus nombreux et variés pour le premier que pour le second.

Dans la sphère qui commande à toutes les autres, l’Economie (nom de code du capitalisme), on peut citer, entre mille autres exemples, Total qui, ayant identifié voilà 40 ans le danger du réchauffement climatique, a déployé toutes ses considérables énergies à le nier,

Coca-Cola qui a dépensé depuis 2010, 8 millions en France pour faire oublier les risques liés à ses boissons, ou les lobbies du glyphosate qui ont obtenu que le rapport sur lequel l’Europe s’appuie pour le réautoriser exclue toute la littérature scientifique sur le sujet.

On peut dire que ces puissances de l’industrie agro-alimentaire manigancent toutes dans l’ombre, à leur propre bénéfice et aux dépens du bien public : soit la définition même du complot

Il y a donc d’excellentes motifs pour qu’aujourd’hui soit si largement répandue la conviction qu’il existe des complots visant à capter l’autorité de la science médicale, pour la mettre au service d’intérêts mercantiles, étrangers au bien-être et à la liberté du plus grand nombre

A plus forte raison si on mesure ce qui été accompli, à l’échelle planétaire, au nom de l’autorité scientifique. Le plus inquiétant, c’est de découvrir la « capacité de soumission massive » que le renfort de la légitimité scientifique permettait aux gouvernants de réveiller.

Et on n’en finira pas de s’étonner de la promptitude et de la facilité avec laquelle, en quelques semaines, au printemps 2020, la moitié de la population du monde s’auto-enferma.

On peut aussi se demander à propos des vaccins à ARN messager : « Quel saut dans la ‘chosification’ de l’humain – l’humain traité comme une machine vivante à améliorer – avons-nous franchi avec ces technologies vaccinales ? »

Derrière, il y a une industrie pharmaceutique, colossale qui s’accapare et privatise la recherche et étend toujours plus son emprise sur les soins cliniques. Ce qu’elle dépense annuellement en lobbying doit bien équivaloir au PIB d’une poignée de pays entiers.

Mais la vérité c'est que face à la pandémie, à la profondeur de ce qu’elle a remis en cause et au risque qu’elle a fait peser sur l’économie, les gouvernants ont paniqué. Ce que ce virus venait remettre en cause c’était la totalité de notre mode de vie & de production capitaliste

Et c’est cela que leurs litanies de mensonges devaient recouvrir, alors que tout leur pouvoir repose sur leur prétention à gérer et anticiper, ils ont dû bricoler, dans un premier temps du moins. Non pas pour sauver des vies mais pour préserver leur monde de l’économie.

Ce que l’épidémie est venue mettre à nu, ce n’est pas l’existence d’un complot de quelques uns mais la conspiration du capitalisme. Le souffle commun et religieux d’un ordre du monde qui ne tolère aucune autre logique que la sienne, aucune existence qui s’écarte de sa foi.

Il y a eu des stratégies différentes, le keynésianisme de Macron, le libertarianisme de Bolsonaro, le contrôle totalitaire chinois. Mais partout il s’est agi de répondre à un impératif: comment gérer le cheptel humain, s’assurer qu’il reste docile et sauvegarder sa productivité ?

La tentative névrotique de débusquer les intentions malignes de sujets malveillants n’est qu’une consécration de notre impuissance à faire surgir une autre réalité que celle qui nous enserre et dans laquelle nous étouffons. La marée monte et l’on s’acharne à dénoncer une vague.

L’anticomplotiste commet la même erreur que le complotiste. Il traque le faux pas du complotiste, son erreur, son mensonge. Il cherche à démontrer ce qui cloche psychologiquement dans ses raisonnements. À l’un comme à l’autre, « on ne la fait pas ».

Pour l’un comme pour l’autre, le sentiment d’impuissance face à la désagrégation de monde se console à bon marché : « je sais quelque chose que tu ne sais pas ». Le complotiste dénonce le mauvais dominant, l’anticomplotiste, le mauvais dominé.

Si pour gouverner il faut savoir mentir, dissimuler et mener au bout certaines manœuvres secrètes, il faut tout autant exiger l’exact inverse des gouvernés : de la transparence, des visages découverts, des intérêts déclarés, des comportements calculés et calculables.

Macron décide les mesures sanitaires dans le huis-clos de son conseil de défense pendant que nous devons faire vérifier notre passe vaccinal et notre identité pour aller boire un café.

Si les élites politiques et intellectuelles détestent aussi viscéralement le complotiste, ce n’est pas parce qu’il ferait peser un risque sur la santé de ses concitoyens de par sa mauvaise information ou son égoïsme, mais parce qu’il ne croit plus dans la fiction démocratique.

C’est d’ailleurs pour cela que le complotiste nous touche, il ne veut plus croire ceux qui le gouvernent, il n’y parvient même plus, quitte à croire n’importe quoi d’autre.

Ses pensées deviennent mystérieuses, ses réseaux opaques, il n’est plus l’homo economicus gérant ses affects, ses idées et ses acte à seule fin de maximiser sa valeur et donc ses profits sur le grand marché de la vie sociale.

Dès lors, il n’y a plus que deux possibilités envers ceux qui déraisonnent : les remettre dans le droit chemin par la force et la contrainte ou les utiliser comme figure repoussoir pour mieux gouverner les autres. Fidèle à lui même, Macron a choisi le « en-même temps ».

Si le monde de l’économie tient et domine encore c’est parce que son organisation et son appareillage complexes se doublent d’une foi quasi-métaphysique en sa positivité. Ce ne sont pas juste les infrastructures qui ont vacillé c’est aussi la croyance qui s’est effrité.

D’un point de vue de ceux qui ne voient pas d’autre salut que la fin du monde de l’économie et de sa religion mortifère, la solidarité qui s’est nouée entre gouvernement et complotisme n’est pas sans rappeler le rôle historique de la gauche : la diversion et le fusible.

Plutôt que de partir de la vérité fracassante que révélait ce microscopique virus, nous nous sommes cantonné au commentaire sur la gestion. Si l’État a tenu, c’est parce que nous n’avons pas trouvé les ressources pour ne plus croire en lui.

Originally tweeted by Dr. Gonzo (@DocteurGonzo4) on 11 January 2022.

[Lorin Hochstein] Tasks of a software developer

As a software developer, you may be called upon to perform some of these tasks in your career.

How well a CS degree prepares you for these tasks (and whether it even should prepare you for these) is left as an exercise to the reader.

🧵
1/

Make a behavioral change to a medium-to-large system that you don't understand. 2/

The system is "slow". Figure out why. 3/

Review a colleague's code and provide meaningful feedback. The code may be in a part of the codebase that you don't have any personal experience with. 4/

Write user-facing documentation (this includes API docs). 5/

The system is down. Help get it back up as quickly as possible. 6/

The system is down. To get it back up, you will need to perform a number of repetitive manual actions. Alternately, you can write a script to automate them. Determine which approach to use.

7/

Solicit advice from a colleague about a design problem you're facing, given that you've thought about the problem for a lot longer than they have. 8/

Identify that progress will require a meeting, organize the meeting, run it, and capture the outcome. 9/

Propose, in writing, your favored solution to the technical problem. Solicit and address concerns from your colleagues. 10/

Communicate the status of your work-in-progress to your manager in a way that both reflects your uncertainty and is useful for your manager. 11/

Take part in quarterly planning of development work, prioritizing a set of proposed work. 12/

Advocate for reliability-related work, since it will never be driven by customer asks (although they will be upset if the service goes down). 13/

Analyze a system outage to understand how it happened (one of my personal favorites). 14/

Migrate your service from one platform to another without impacting customers. 15/

Convince a team that consumes a platform you provide to migrate from the old version to the new one, and then retire it. 16/

Figure out how to interface the system you are working on with another system, that is poorly documented. 17/

Make a change to a system that was implemented in a language/platform that you have little-to-no experience with. 18/

Debug a build that broke inexplicably. 19/

Review someone else's design proposal, and provide meaningful feedback. 19/

A technical decision needs to be made, and the stakeholders are sharply divided on the proposed approaches. 20/

Marshall support for your proposed technical approach through one-on-one conversations with potential supporters. 21/

Identify how your organization's power dynamics constrains the types of technical solutions that are actually possible, so you don't try to do something that has no practical chance of succeeding. 22/

Use the whiteboard to help bring your peers to a shared understanding of some technical issue that you are working on. 23/

Effectively coordinate with your peers when dealing with an ongoing outage or other incident. (Hit the tweet limit, so stopping for now). 24/24

I'll randomly do some more as the mood strikes me.

Instrument your code to make it easier to reason about its behavior when it's running (i.e., improve operability).

25/

Describe, in writing, examples of the human activities that your software system is intended to support.

26/

Develop a deeper understanding of a system that you now work on but didn't build. 27/

Look into the history of how an internal system came to be implemented the way it was. 28/

Originally tweeted by Lorin Hochstein (@norootcause) on 27 December 2021.

[Talia Ringer] About machine learning

Honestly the more I learn about machine learning, the more it scares me that it's actually used in real life for things of actual consequence

To elaborate: inevitably when people read Tweets like this from me, I get reductive questions about humans that are not really useful for the conversation, or I get people assuming I am against machine learning in general, which is not true

As for "but aren't humans just as bad," my answer is a solid no, not just because humans can explain their decisions and understand one another, but more importantly because we have systems in place to hold humans accountable for their decisions and actions

Moreover, typically when machine learning systems replace human agency, what this really means is a single, opaque, poorly understood, for-profit tool replacing a lot of humans making individual decisions. This is centralization of power

If you assume a system of humans making decisions, replaced by a machine learning tool—there are often no checks and balances in a machine learning tool, making sure things that go wrong in one place don't cause catastrophe elsewhere

Let alone checks and balances by independent agents held accountable for their decisions and actions

When people told me early on that "nobody understands how [modern deep learning systems] really work," I thought they were exaggerating. The more I learn, the more I realize they are not at all exaggerating, and that's terrifying

In a context where little harm can be done, or where there are extremely reliable external checks one can apply (say, synthesizing proofs which can be checked by a small logical kernel), or where a human is in the loop and the system presents itself as untrustworthy, it's OK

But very often humans are not in the loop, or they are, but the interface misleads humans into fully trusting the tool by default, and the developers take no responsibility for humans doing that. And very often there are no external reliable checks to catch the tool causing harm

And very often these tools are deployed into contexts where the tool can cause extremely serious harm if it misbehaves. And all of that together scares me a lot more having learned much more about these systems than I used to know

Originally tweeted by Talia Ringer (@TaliaRinger) on 26 December 2021.